Une campagne de fouille du sanctuaire périurbain antique situé à Ardin dans le département des Deux-Sèvres a bénéficié du soutien logistique et technique de la plateforme SHERPA : détecteur de métaux GoldMaxx, appareil photo numérique Sony Alpha Nex-7, perche.
Du 4 au 22 septembre 2023, une équipe d’une vingtaine de personnes, principalement des étudiants en archéologie des universités de Bordeaux, Dijon, Marseille, Nancy, Nantes, Paris, Poitiers et Rennes a fouillé, sous la direction de Romain Storaï chercheur associé au laboratoire ARTEHIS (1), le site de l’agglomération antique du Chiron Fauché entre les communes de Coulonges-sur-l’Autize et Ardin.
Présentation de la fouille par Romain Storaï
Cette première campagne de fouille sur le site intervient après deux campagnes de prospections pédestres et géophysiques en 2021 et 2022, ayant permis de caractériser une partie de la morphologie interne de l’habitat groupé antique, jusqu’alors méconnue.
A la suite des acquisitions géophysiques réalisées en 2022 à l’emplacement du sanctuaire périurbain de l’agglomération, la fouille a ciblé ce lieu de culte se situant dans la partie méridionale de l’habitat groupé qui se développe sur une cinquantaine d’hectares dans la plaine au nord de l’ensemble cultuel.
La fouille a permis de mettre en évidence trois états successifs du sanctuaire aperçu lors des acquisitions géophysiques : le premier état est composé d’un sanctuaire augustéen dont seule l’entrée du péribole a pu être documentée étant donné que le temple se trouve hors de l’emprise de fouille. Le second état met en place un temple à plan centré de tradition celtique aux dimensions modestes et le dernier état présente une phase de monumentalisation caractérisée par un péribole portiqué et un temple à plan classique. Le site présentant un état de conservation permettant une lisibilité optimale des vestiges, l’évolution du sanctuaire entre les Ier et le IIIe siècle de notre ère a pu être documentée afin de poursuivre les investigations en extensif dans la partie septentrionale du sanctuaire en 2024.
Ainsi, quelque 300 fragments de blocs architecturaux sculptés ont pu être retrouvés dans les niveaux de démolition du troisième état du sanctuaire. Ces éléments permettront, après leur étude, de restituer une grande partie des décors architecturaux du temple à plan classique. Dans ces mêmes niveaux d’abandon, l’élément le plus marquant de la fouille a été la découverte des statues de divinités représentant Mercure et Rosmerta. La combinaison de ces deux divinités, courante dans le nord-est de la Gaule, est inédite pour le Centre-Ouest. Parallèlement, la fouille des niveaux d’occupation des sanctuaires successifs a permis de mettre au jour des dépôts cultuels devant les façades des temples. Ces dépôts sont notamment composés de monnaies, pigments et de haches polies néolithiques.
(1) ARTEHIS (Archéologie, Terre, Histoire et Sociétés), CNRS, université de Bourgogne, ministère de la Culture.
Photo : utilisation du détecteur de métaux © équipe de fouille