Pôle vulnérabilités
Responsable scientifique :
Le pôle Vulnérabilité vise à structurer, développer et valoriser des recherches interdisciplinaires autour de la vulnérabilité pour analyser ses multiples dimensions, depuis ses origines constitutives jusqu’aux facteurs contextuels qui l’accentuent. Dans une approche interdisciplinaire, le pôle a également pour ambition d’élargir cette dynamique en intégrant des approches issues des sciences du vivant, de la santé, des sciences de l’environnement et des sciences de l’ingénieur, afin d’enrichir l’analyse des vulnérabilités sous des angles complémentaires, permettant de prendre en compte la vulnérabilité de l’humain, mais également du vivant dans son ensemble.
Photo © Ray_Shrewsberry, Pixabay
La vulnérabilité se réfère en premier lieu à la condition humaine, c’est-à-dire à notre faiblesse intrinsèque, à la fragilité de la vie humaine, mais également à notre sensibilité. On parle en ce sens d’une vulnérabilité constitutive de l’être humain, en tant qu’être vivant. Cette vulnérabilité mérite qu’on lui prête davantage attention, à travers l’étude des mécanismes de solidarités, des interdépendances et des responsabilités collectives. Elle invite encore à penser notre usage des techniques et objets que nous utilisons tant pour nous protéger que pour nous dépasser. Elle nous amène encore à concevoir et prendre en considération notre rapport à la nature et l’environnement, la vulnérabilité, se trouvant partagée avec tous les autres êtres vivants.
En contexte, cette vulnérabilité universelle et partagée se trouve en outre accentuée par les situations vécues et les conditions économiques et sociales subies. En rendant visible les conditions et facteurs des dominations et inégalités, la vulnérabilité constitutive de l’être humain se prolonge dans des situations de particulière vulnérabilité. Ces vulnérabilités ou « sur-vulnérabilités » appellent des analyses véritablement interdisciplinaires, voire transdisciplinaires.
Axe 1- L'HUMAIN, LA TECHNIQUE ET LE VIVANT
Responsable d’axe :
Cet axe propose d’étudier les transformations de l’homme, de l’humanité et de l’humanisme dans un contexte marqué par l’essor des biotechnologies et la recomposition des rapports entre l’homme, la technique et le vivant.
Il articule deux volets. Le premier s’intéresse à la manière dont l’être humain est appelé à surmonter ses vulnérabilités, à se protéger mais aussi à repousser ses limites. Les études peuvent montrer ce que nous apportent en la matière les sciences et techniques et comment elles permettent d’agir concrètement sur les vulnérabilités humaines. Ces études peuvent d’un point de vue critique montrer comment les mécanismes et dispositifs mis en œuvre peuvent induire de nouvelles fragilités affectant directement les individus (dépendance technologique, fragilisation de l’autonomie décisionnelle), ou relevant de dynamiques collectives et sociales (inégalités d’accès aux technologies, course à la performance).
Le second volet interroge quant à lui la porosité croissante des frontières qui caractérisent l’humain tant vis-à-vis de ses semblables que de son environnement. Il s’agit ainsi d’analyser les vulnérabilités écologiques, systémiques et interspécifiques et leurs traductions juridiques, politiques et sociales.
Axe 2- CORPS ET SANTE
Cet axe s’intéresse aux dynamiques que la vulnérabilité suscite en matière de santé humaine, au rôle moteur qu’elle joue dans les politiques et dispositifs de prévention des risques et de promotion de la santé.
En santé publique, comme en santé au travail, le maître-mot actuel est celui de la considération due à l’être humain dans toute sa fragilité et sa sensibilité. La définition de la santé par l’OMS comme « un état de complet bien-être physique, mental et social, ne consistant pas seulement en une absence de maladie ou d'infirmité » prend ici tout son sens. La recherche de qualité de vie suppose de considérer l’humain et sa sensibilité, de mettre en question le sens de ses activités et de son existence. Des perspectives de recherche s’ouvrent sur le rapport au corps, au soin et au bien-être des personnes, comme sur le développement des politiques de qualité de vie dans les différentes sphères de la vie sociale et intime. D’un point de vue critique et pratique, elles concernent également les sur-vulnérabilités induites par les soins eux-mêmes, tant sur les patients que sur les soignants.
Axe 3- INSTITUTIONS ET ORGANISATIONS
Cet axe se donne pour vocation d’accueillir toute recherche sur les vulnérabilités sociales, qu’il s’agisse de mettre au jour comment les relations sociales et les conditions de vie et d’existence génère des vulnérabilités, ou d’analyser les dispositifs institutionnels et les normes censées les pallier.
La vulnérabilité permet de penser le lien social comme tissu de relations d’interdépendance et de solidarité et conduit à s’interroger sur la capacité de l’individu à faire face aux injonctions sociales, à agir sur les normes sociales. À cet égard, l’analyse des discriminations et des dispositifs de lutte contre les discriminations offre de riches perspectives. L’accent mis sur les discriminations conduit en effet à considérer les différences, à les mettre en exergue, qu’il s’agisse de dénoncer la stigmatisation ou d’invoquer un « droit à la différence ».
RESEAUX EN LIEN AVEC LE POLE
La MSHE accueille par ailleurs un Groupe de travail sur la vulnérabilité constitué depuis 2023 : https://mshe.univ-fcomte.fr/gtv
Les recherches rattachées à ce pôle articulent les différentes initiatives menées à différents niveaux :
- Niveau local : l’axe transversal de la Graduate School TransLation de l’institut des Humanités et du Droit de l’UMLP
- Niveau régional : L’Institut pour la prévention des vulnérabilités liées à la santé (IPVS)
- Niveau national : plateforme nationale pour la recherche sur la fin de vie inscrite à la MSHE
- Niveau international : Groupe d’Intérêt Thématique (TIG) Inclusion and Social Justice de l’alliance européenne Stars-EU
MOTS CLES
Vulnérabilités, sur-vulnérabilités, normes sociales, injonctions, discrimination, différenciation, corps, bien-être, qualité de vie, post-humanisme, transhumanisme, environnement, vivant