Des ingénieures de la MSHE ont réalisé les acquisitions 3D du plan-relief du Châteaux de Joux daté du XIXe siècle, dans le cadre d’un projet « Joux, une forteresse numérique » (1).
Construit en 1826, restauré en 1868, le plan-relief appartient à la collection du musée des Plans-Reliefs situé à l’hôtel des Invalides à Paris, et est conservé dans ses réserves externalisées au Bourget. C’est là qu’Amandine Angeli et Valérie Pichot ont numérisé durant quatre jours les deux tables, de 3 mètres 48 par 1 mètre 76, qui composent la maquette : la plus grande représente le château de Joux dominant le plateau de la Rochette, et la plus petite le fort Malher du Larmont logé sur un promontoire rocheux en regard du château.
Les ingénieures ont choisi deux méthodes complémentaires pour optimiser le rendu 3D : une acquisition par scanner à main d’une précision de 0,02 millimètre pour restituer formes et volumes et une acquisition par photogrammétrie pour la texture (2). En raison des grandes dimensions de la maquette, la numérisation a été réalisée en plusieurs parties, ensuite assemblées lors de la phase de post-traitement grâce au logiciel propriétaire du scanner. Puis sur les volumes est appliquée la texture à l’aide du logiciel Mestashape qui permet d’obtenir un nuage de points dense et un maillage 3D texturé.
Dans une étape préliminaire, Amandine Angeli a testé les méthodes à la MSHE sur un fac-similé d’un plan-relief de petite taille (19 par 40 centimètres) représentant le château de Joux seul. Ce fac-similé de 1995 a été confié par l’association Patrimoine et histoire de Joux et reproduit un fragment du premier plan-relief de 1690 restauré en 1761.
Le travail d’Amandine Angeli et Valérie Pichot sera utilisé à des fins de valorisation et d’archivage numériques mais aussi de création de quatre maquettes reproduisant le plan-relief du XIXe siècle (3). Il alimentera également la recherche, puisque Valentin Métral, doctorant en archéologie (4), souhaite s’appuyer sur la numérisation haute précision du plan-relief du XVIIe siècle pour déterminer si ce dernier a été construit à partir des dimensions réelles du château.
Le nuage de points sera prochainement visible sur le site télédétection 3D de la MSHE.
(1) « Joux, une forteresse numérique » est un projet porté par la ville de Pontarlier et soutenu par la DRAC et la Communauté de communes du Grand Pontarlier. Il est coordonné par Vincent Bichet, chercheur au laboratoire Chrono-environnement.
(2) Ont été utilisés le scanner à main T-SCAN Hawk 2 de la marque Zeiss et l’appareil photo Canon EOS6D.
(3) Il s'agit des travaux de Pierre Rupp de la société Heritage Virtuel : https://heritage-virtuel.fr/
(4) Valentin Métral est doctorant au laboratoire Chrono-environnement. Sa thèse a pour titre « Le château de Joux (Doubs) et le contrôle historique des circulations frontalières transjurassiennes : Étude des sources archivistiques et analyse du bâti ».