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Sondages archéologiques sur déchets sidérurgiques

Sondages archeologiques sur déchets siderurgiquesDeux campagnes de sondages archéologiques ont été entreprises cet été 2023, dans le cadre du programme de recherche TerriFer porté à la MSHE par Marion Berranger, Matthieu Thivet et Pierre Nouvel (1). Terrifer vise à restituer l'importance de l'exploitation sidérurgique à l’échelle des limites actuelles de la région Bourgogne-Franche-Comté, des âges du Fer jusqu’au Moyen âge. L’un des objectifs du programme est donc de déterminer les flux de métal en circulation – objectif auquel ont contribué les sondages de l’été.

Ces derniers ont porté sur des amas de déchets sidérurgiques marquant l’emplacement d’anciens ateliers de réduction du minerai de fer en métal. Dans un premier temps, les volumes des « tas », constitués de déchets métallurgiques, de terre etc., ont été évalués à l’aide de relevés LiDAR (2) réalisés par la MSHE sous la direction de Matthieu Thivet. Puis, des sondages par site ont eu pour objectif de déterminer les volumes des déchets métallurgiques, pour chacune des couches composant les amas. Les campagnes ont porté sur deux zones de production de fer brut.

D’une part, la Puisaye dans l’Yonne, zone de production de fer brute majeure des âges du Fer au Moyen âge, avec plus de 2 500 secteurs d’ateliers recensés. Six sites localisés sur la commune d’Aillant-sur-Tholon ont été étudiés, sous la responsabilité de Marion Berranger et Marc Leroy. Les prélèvements ont concerné de grands amas de déchets de réduction datés de l’Antiquité, ainsi qu’une série de sites datés du Moyen âge. Les sondages à l’aide d’une pelleteuse ont permis de constater que l’épaisseur de rejets sidérurgiques pouvait atteindre parfois 2 m sous le niveau de sol actuel, plus particulièrement pour les sites antiques, ce qui dénote d'une activité métallurgique particulièrement intensive pour cette période.

D’autre part, le Morvan-Auxois en Côte d’Or, où une centaine de sites datés du Moyen âge sont connus. Une vingtaine de sites ont été sondés, sous la responsabilité de Margaux Herbrich. Un des premiers ateliers de réduction fouillé en France, en 1983 par Michel Mangin à La Roche-en-Brenil, a été réétudié. En particulier, la fouille d’un des bas fourneaux a été complétée, notamment en dégageant la cuve du four, qui n’avait pas été mise au jour dans les années 1980.

Ces travaux se poursuivent actuellement par des analyses en laboratoire afin de déterminer la quantité de métal produite par atelier, à partir des déchets métallurgiques extraits lors des sondages.

Photos 
A la une : La Roche-en-Brénil (Côte d’Or – Morvan) vue générale de l’amas de scorie et bas fourneau en cours de fouille au premier plan.
En bas à gauche : Saint Germain-de-Modéon (Côte d’Or - Morvan). Relevés et sondages dans un amas de déchets médiéval. 
En bas à droite : Aillant-sur-Tholon (Yonne- Puisaye). Prélèvements en stratigraphie pour prélèvements volumétriques dans un grand amas antique.


(1) Le projet de recherche « Terrifer – Dynamiques techniques et territoriales en métallurgie du fer » est financé par la région Bourgogne-Franche-Comté. Marion Berranger est ingénieure de recherche au laboratoire LMC-IRAMAT (Métallurgies et cultures – institut de recherche sur les archéomatériaux, UTBM) ; Matthieu Thivet est ingénieur de recherche au laboratoire Chrono-environnement (UFC) et à la MSHE ; Pierre Nouvel est professeur d’archéologie au laboratoire ARTEHIS (Archéologie, terre, historie, sociétés, UB).
(2) LiDAR (light detection and ranging) est une technologie de télédétection par laser.