La MSHE apporte un soutien logistique au travail de doctorat que mène Anaïs Dagniaux en sciences du langage sous la direction de Margareta Kastberg Sjöblom et Virginie Lethier (1). Sa thèse, intitulée « analyser les changements discursifs liés aux vieillissements typique et atypique », étudie les phénomènes langagiers chez les personnes âgées, avec et sans maladie d’Alzheimer. Pour cela, Anaïs Dagniaux recueille leur parole à l’aide de la caméra Sony HandyCam HDR-CX550VE et du dictaphone Zoom H4N Pro qu’elle a empruntés à la MSHE.
Présentation de son travail par Anaïs Dagniaux
La population française est vieillissante, d’une part parce que les générations issues du baby-boom ont atteint la tranche d’âge de 60-65 ans depuis les années 2000-2010, d’autre part parce que les progrès médicaux, sanitaires et sociaux accomplis dans les pays développés ont entraîné une baisse de la mortalité parallèlement à une augmentation de l’espérance de vie. Cette accélération du vieillissement s’accompagne d’une augmentation des taux d’incidence et de prévalence des pathologies liées à l’âge. Parmi ces pathologies, la maladie d’Alzheimer peut être considérée comme un problème de santé publique majeur dans le sens où elle est la cause la plus fréquente des démences, elle est la première cause de dépendance et d’institutionnalisation des personnes âgées, et enfin on estime que le nombre de patients, qui est actuellement proche d’un million, devrait doubler d’ici 2050.
Dans ce contexte, il semble nécessaire d’améliorer l’accompagnement de nos aînés ainsi que le diagnostic et la prise en charge de la maladie d’Alzheimer, notamment sur le plan communicationnel. C’est dans ce cadre que s’inscrit ce travail de thèse.
Cette recherche s’attache à repérer les phénomènes langagiers et discursifs récurrents dans le vieillissement, qui sont encore délaissés par les approches cognitives. Le matériel emprunté à la MSHE permet de recueillir les données nécessaires dans le cadre d’un dispositif élaboré pour cela. Une fois transcrites, alignées avec la vidéo et annotées, ces données seront explorées au moyen de la textométrie, de manière à analyser comparativement les effets du vieillissement typique et de la maladie d’Alzheimer sur la communication verbale et non-verbale.
(1) Margareta Kastberg Sjöblom est professeure des universités en sciences du langage, Virginie Lethier est maîtresse de conférences en sciences du langage, au laboratoire ELLIADD