
Ensemble, ils ont questionné les périodisations géopolitiques conventionnelles : des Empires médiévaux aux États modernes, puis aux États-nations remis en cause à l’ère de la globalisation. Selon Maxime Kaci, ces découpages sont avant tout fondés sur une conception des évolutions historiques centrée sur l’État, et ne concordent pas nécessairement avec le vécu et les représentations collectives des populations frontalières. L’hypothèse au centre des échanges était : bien que relevant de périodes éloignées chronologiquement, les comportements, les modalités d’action et les représentations de ces populations présentent des similitudes.
Les communications ont permis, tout d’abord, de conforter les conclusions de la première phase de travail sur l’ambivalence des effets frontières : depuis l’époque médiévale jusqu’à aujourd’hui, les délimitations territoriales sont sources de risques et d’opportunités ; elles sont la cause et la conséquence de négociations et de conflits récurrents. En fonction de la nature de la délimitation (régionale, étatique, impériale), c’est avant tout l’intensité des effets frontières qui varie. Par ailleurs, les communications proposées ont largement battu en brèche l’idée très répandue d’une linéarisation continue des frontières depuis l’époque médiévale. Dès cette époque, une conception linéaire des frontières émerge mais l’enchevêtrement des souverainetés finit par rendre la « frontière épaisse ». La distinction entre la frontière comme zone, comme ligne, comme nœud, ne renvoie pas à une évolution inexorable de longue durée : elle dépend à la fois de contextes variés et de la focale employée par le chercheur. Les contributions ont enfin souligné la médiatisation stratégique des territoires frontaliers : que ce soit par des acteurs locaux en quête d’un soutien des autorités centrales, par des autorités politico-religieuses dans le cadre des affrontements entre Chrétienté et Islam à l’époque moderne, ou par divers militants qui instrumentalisent les « crises » frontalières. Ces stratégies, qui fluctuent au gré des évolutions technologiques et des ressources médiatiques disponibles, favorisent les interactions entre différents territoires et donnent aux enjeux frontaliers une résonance bien au-delà du cadre local. Cette médiatisation, dont le corollaire est une discrétion bien perceptible, par exemple sur l’implication des entreprises privées dans le contrôle des frontières extérieures de l’Union européenne, nourrit le débat public. La mise en perspective historique, dans le cadre de ces journées, a ainsi mis au jour les enjeux frontaliers à différentes échelles, des évolutions historiques qui n’ont rien d’inexorables, mais aussi les représentations en circulation qui contribuent à façonner les comportements collectifs des sociétés passées comme présentes.
Les communications ont permis, tout d’abord, de conforter les conclusions de la première phase de travail sur l’ambivalence des effets frontières : depuis l’époque médiévale jusqu’à aujourd’hui, les délimitations territoriales sont sources de risques et d’opportunités ; elles sont la cause et la conséquence de négociations et de conflits récurrents. En fonction de la nature de la délimitation (régionale, étatique, impériale), c’est avant tout l’intensité des effets frontières qui varie. Par ailleurs, les communications proposées ont largement battu en brèche l’idée très répandue d’une linéarisation continue des frontières depuis l’époque médiévale. Dès cette époque, une conception linéaire des frontières émerge mais l’enchevêtrement des souverainetés finit par rendre la « frontière épaisse ». La distinction entre la frontière comme zone, comme ligne, comme nœud, ne renvoie pas à une évolution inexorable de longue durée : elle dépend à la fois de contextes variés et de la focale employée par le chercheur. Les contributions ont enfin souligné la médiatisation stratégique des territoires frontaliers : que ce soit par des acteurs locaux en quête d’un soutien des autorités centrales, par des autorités politico-religieuses dans le cadre des affrontements entre Chrétienté et Islam à l’époque moderne, ou par divers militants qui instrumentalisent les « crises » frontalières. Ces stratégies, qui fluctuent au gré des évolutions technologiques et des ressources médiatiques disponibles, favorisent les interactions entre différents territoires et donnent aux enjeux frontaliers une résonance bien au-delà du cadre local. Cette médiatisation, dont le corollaire est une discrétion bien perceptible, par exemple sur l’implication des entreprises privées dans le contrôle des frontières extérieures de l’Union européenne, nourrit le débat public. La mise en perspective historique, dans le cadre de ces journées, a ainsi mis au jour les enjeux frontaliers à différentes échelles, des évolutions historiques qui n’ont rien d’inexorables, mais aussi les représentations en circulation qui contribuent à façonner les comportements collectifs des sociétés passées comme présentes.