L’individu dans son milieu : puissances, pouvoirs et vulnérabilités
Présentation du thème de recherche
Le pouvoir comme la vulnérabilité sont appréhendés ici comme un construit protéiforme. Leurs caractéristiques, facteurs, effets et inscriptions seront observés dans un maillage dialogique de l’individu, des sociétés et de leurs sphères imbriquées et territorialisées, le tout évoluant dans le temps et portant une histoire. L’ensemble des éléments qui les constituent sont appréhendés comme autant de dispositifs au sens foucaldien, dans le sens où ils participent de sa construction et des conditions politiques de la résistance à celle-ci.
Les questions éthiques occuperont une place centrale dans le sens où elles sous-tendent l’élaboration des objets de recherche et qu’elles mettent au travail les notions de norme, de frontière et de légitimité dans l’optique générale de « parler de la vulnérabilité / du pouvoir » ou/et d’en « faire parler ». Seront interrogés les modalités de recueil des corpus et les effets des recherches (action) collaboratives sur les participant·e·s et sur l’objet. La notion de l’empouvoirement sera sous-jacente, pour ce qu’elle apporte de puissance d’action et donc de pouvoir potentiel pour une reprise en main de destinées, qu’elles soient individuelles ou collectives liées aux mutations territoriales ou institutionnelles notamment.
De manière intriquée, la posture du chercheur/de la chercheuse dans son rôle social et, par là-même, politique, sera interrogée : comment mobilise-t-on des connaissances scientifiques lorsqu’on dialogue avec des personnes en dehors du monde académique dans un projet commun ? Quelles sont les modalités de la rencontre entre savoirs scientifiques et savoirs d’expérience et leurs effets sur les structures et les individus ?
La thématique générale de l’interrelation entre individus, société et territorialisation peut accueillir des recherches dans les domaines des sciences du langage, des arts, de la sociologie politique, de la géographie sociale, de la santé, de la psychologie, de la philosophie, des sciences de l’éducation ou de l’économie. La thématique s’inscrit donc dans une volonté d’embrasser et de ressaisir les formes d’interrogation portant sur la reconnaissance, la capabilité, l’empowerment, la décolonialité, le care ou soin, le changement « par le bas », tout en les abordant de manière originale tant par des objets spécifiques (l’accès et la circulation aux/des savoirs, l’éducation, les diagnostics territoriaux, les dispositifs d’accompagnement en matière de soin et de santé) que par des méthodes éprouvées (expérimentation, enquête ethnographique, retours sur la pratique, philosophie des pratiques). Pour ce faire, les chercheurs et chercheuses qui participent par leurs actions à cette thématique mettent en œuvre leurs travaux à partir d’infrastructures qui sont en même temps des ressources de leurs méthodologies et de leurs enquêtes.