Soutenance de thèse de Delphine Vennat «Devenir mère et défaut d’étayage familial dans le post-partum immédiat»

Delphine Vennat soutiendra sa thèse en psychologie le 13 septembre 2018 à la MSHE Ledoux : « Devenir mère et défaut d’étayage familial dans le post-partum immédiat. Étude clinique, longitudinale et comparative à domicile des 2 semaines aux 18 mois du bébé ». Sa recherche, menée sous la direction de Denis Mellier, s'inscrit dans l'action « Parents isolés, bébé et soutien familial et institutionnel » du pôle 5 de la MSHE.

Résumé de la thèse :
La dimension intersubjective familiale du devenir mère lors de la période sensible du post-partum est peu abordée dans la littérature, que cela soit en psychanalyse ou dans les autres courants en psychologie.
Hypothèses : le défaut d’étayage de la famille dans l’immédiat post-partum impacte les processus de la maternalité chez la mère : son état psychique (dépression et anxiété), sa préoccupation primaire et sa rêverie, ainsi que le destin de ses motions hostiles dans ses relations.
Approches épistémologiques : la psychologie clinique et la psychopathologie avec d’autres apports. Méthode mixte (clinique et quantitative) longitudinale et comparative sur une population de 35 familles.
Outils : entretiens, observations et auto-questionnaires évaluant l’état psychique de la mère (EPDS et STAI), ses relations conjugales (EAD), parentales (IAP) et ses ressources internes (RSQ et PBI).
Résultats : les mères qui ont peu bénéficié de soutien familial sont plus nombreuses à présenter des signes de détresse psychique et ces signes perdurent dans le temps, 6 mois après la naissance de leur enfant. L’analyse de trois cas cliniques permet de suivre dans le temps la complexité des processus de la maternalité, leurs liens avec l’étayage familial et les facteurs intra-psychiques, intersubjectifs et sociétaux qui les soutiennent ou au contraire les fragilisent. Les motions hostiles de la mère, non contenues par la famille élargie, alimentent sa détresse et l’ensemble de ses relations, avec le conjoint, le père et/ou l’enfant.
Conclusion : le travail psychique nécessaire dans le post-partum immédiat pour devenir mère ne peut être envisagé sans son réseau d’étayage familial. Celui-ci est en interaction avec ses appuis internes et dépend des relations avec le père. Le contexte social l’influence.
Conséquences : importance de prendre en compte, chez la mère, le besoin dans la réalité de l’étayage de sa famille juste après la naissance et la mise en place d’étayage professionnel adapté.

Composition du Jury :
Madame Nezelof Sylvie, Professeure, université de Bourgogne Franche-Comté, Présidente
Monsieur Lacharité Carl, Professeur, université du Québec à Trois-Rivières, Rapporteur
Monsieur Missonnier Sylvain, Professeur, université de Paris Descartes, Rapporteur
Monsieur Rosenblum Ouriel, Professeur, université de Paris Diderot, Examinateur
Madame Wendland Jacqueline, Professeure, université Paris Descartes, Examinatrice
Monsieur Mellier Denis, Professeur, université de Bourgogne Franche-Comté, Directeur de thèse
Madame Belot Rose-Angélique, Maître de Conférences, université de Bourgogne Franche-Comté Co-directrice de thèse