Retour sur la rencontre «Cognition & distraction»

actu20190627 Retour cognition distractionMahé Arexis, ingénieur de recherche à la MSHE Ledoux, et François Maquestiaux, professeur au Laboratoire de psychologie, ont organisé une rencontre scientifique le 11 juin 2019 portant sur les processus cognitifs impliqués en situation de distraction. La rencontre s’inscrit dans le programme de recherche FOCAL « Focalisation et allocation de l'attention dans un monde de distraction », financé par la Région Bourgogne-Franche-Comté et développé au sein du pôle « Comportements, risques, santé » de la MSHE. Elle a rassemblé des chercheurs français et étrangers reconnus pour leurs travaux sur la cognition : outre Mahé Arexis et François Maquestiaux, étaient présents Alan Hartley, du Scripps College (1) aux États-Unis, Gaën Plancher de l’université Lyon Lumière, Maria Augustinova de l’université de Rouen-Normandie, Mathieu Servant de l’université de Franche-Comté et Eric Ruthruff de l’université du Nouveau-Mexique (2) aux États-Unis, qui était en séjour de professeur invité à la MSHE. La volonté des organisateurs était de proposer des présentations des recherches fondamentales les plus récentes et de les mettre en perspective avec des situations rencontrées au quotidien, en lien avec la distraction.
Ainsi, la distraction a-t-elle été abordée sous différents angles de la psychologie cognitive. La communication de Gaën Plancher portait sur le maintien attentionnel en mémoire de travail, c’est-à-dire la mémoire à court terme qui permet de maintenir en mémoire et de manipuler des informations lors de la réalisation d’une action. Alan Hartley a présenté différentes recherches mettant en évidence les dangers et la difficulté de faire deux choses en même temps dans notre vie quotidienne. Mahé Arexis a abordé le thème de la distraction à partir du lien entre la perception et l’action. Sa présentation portait sur l’influence que peuvent avoir les illusions visuelles sur nos performances sportives. Eric Ruthruff a quant à lui proposé plusieurs « solutions » pour inhiber le phénomène de capture attentionnelle involontaire et pour réduire la distractibilité. Maria Augustinova a abordé la distraction à travers la notion d’interférence, prenant l’exemple de la tâche de Stroop. Cette dernière permet de mesurer la capacité à inhiber une information au profit d’une autre, comme désigner la couleur, par exemple « rouge », avec laquelle est écrit le mot « vert ». Enfin, Mathieu Servant a consacré sa présentation aux dynamiques attentionnelles dans la tâche d’Eriksen flanker. Cette tâche permet également de tester l’inhibition de stimuli distractifs au profit d’un stimulus cible (attention sélective). Ces deux communications ont ainsi montré que l’effet d’interférence s’apparente à un phénomène distractif.
Les communications et les échanges qui s’en sont suivis ont rappelé que la distraction est un phénomène omniprésent dans nos activités quotidiennes, qui peut impacter nos performances et représenter un réel danger dans certaines situations (conduite automobile, pilotage d’avion…)., que nous pouvons parfois anticiper ou éviter.

(1) Situé à Claremont, Californie
(2) Situé à Albuquerque