La MSHE au salon de la valorisation du CNRS 2017

Actu20170613 saloninnovatives2017 1Le salon bisannuel Innovatives SHS, organisé par l'institut des sciences humaines et sociales du CNRS (1), présente des actions de valorisation et de transfert de la recherche en sciences humaines et sociales. Destiné à un large public, notamment de décideurs économiques et politiques, il vise à offrir de belles rencontres avec le monde socio-économique. La 3ème édition, en mai 2017 à Marseille, a pleinement joué son rôle pour les deux projets soutenus par la MSHE Ledoux. Ces deux projets, sélectionnés par l'InSHS au cours de l'hiver précédent, sont portés par Alexandra Laurent, maître de conférences en psychologie et Damien Vurpillot, docteur en archéologie.








« Recueil numérique de la qualité de vie des patients atteints de cancer avant la consultation : vers une relation de soin augmentée ? »Actu20170613 saloninnovatives2017 2
Portée au salon Innovatives par Alexandra Laurent, cette action a été présentée dans le pôle « santé » ainsi que lors d'une rencontre innov'action sur l'agora.
Alexandra Laurent, chercheur au laboratoire de psychologie, collabore avec l'équipe UMQVC (Unité de Méthodologie et de Qualité de Vie en Cancérologie) du CHU de Besançon autour de ce projet novateur de prise en compte de la qualité de vie des patients via un outil numérique. L'objectif est double : d'une part évaluer la faisabilité d'un tel recueil « en routine » et d'autre part mesurer son impact sur la relation de soin médecin – patient. La qualité de vie relative à la santé renvoie à différentes dimensions de la vie du sujet : sociale, psychologique, spirituelle, corporelle, économique, sexuelle... qui jouent un rôle non négligeable dans l'évolution du cancer. Cette qualité de vie n'est pas systématiquement prise en compte lors des consultations, l'oncologue tendant à se centrer sur les données médicales ou certains aspects ciblés de la qualité de vie. Partant de ce constat, l'UMQVC a initié un dispositif de recueil en routine de la qualité de vie. Avant la consultation, le patient renseigne sur tablette un questionnaire conçu avec un logiciel spécifique (CHES.EORTC) ; pendant la consultation le médecin dispose des résultats, et de leur évolution, sous forme graphique. Cette connaissance précise du patient devient un outil complémentaire susceptible d'orienter la prise en charge et de faire du patient un véritable partenaire des soins. C'est en tout cas l'hypothèse qui est posée et qui guide l'étude qualitative que coordonne Alexandra Laurent – étude inscrite dans le pôle de recherche « comportements, risques, santé » de la MSHE. Quel est le vécu psychologique de ce recueil numérique de la qualité de vie par les différents acteurs en présence ? Le médecin gagne-t-il en empathie ? Réadapte-t-il sa stratégie de prise en charge ? La consultation même s'en trouve-t-elle modifiée ? Les réponses apportées permettront une analyse de l'impact du dispositif sur l'alliance thérapeutique.
Bien que le dispositif soit encore récent – les premières mises en œuvre ont débuté à l'automne 2016 au CHU de Besançon – il a rencontré l'intérêt des chercheurs et des professionnels de santé publique présents au salon Innovatives. Les prémices de futures collaborations ont été posées...


Actu20170613 saloninnovatives2017 3« Aspectus : expérience de réalité virtuelle pour des projets environnementaux et patrimoniaux »
Portée par Damien Vurpillot, cette action était présentée dans le pôle « patrimoine » du salon Innovatives SHS 2017.
Au cours de sa thèse en archéologie Damien Vurpillot a acquis des compétences acquisition et traitement de données numériques 3D (2), qu'il investit à présent dans le projet Aspectus développé avec Quentin Verriez et Matthieu Thivet (3), et encouragé par Laure Nunninger, responsable de la plate-forme technologique de la MSHE. Aspectus est une plate-forme collaborative en ligne visant à permettre aux acteurs de l'archéologie et du patrimoine de visualiser et manipuler des données 3D complexes. En effet, ces dernières prennent une place croissante dans ces domaines d'activités, par exemple dans la gestion d'un patrimoine castral, la mémorisation des étapes d'un chantier de fouilles archéologiques ou pour reconstituer un site ou des objets aujourd'hui disparus. Mais, les données 3D représentent vite de gros volumes, difficilement partageables et dont la manipulation nécessite des logiciels spécialisés et les compétences idoines. Les professionnels qui peuvent avantageusement appuyer leur expertise sur l'analyse des données 3D ont rarement la maîtrise de leur gestion. Aspectus se propose de rendre accessible ces données aux non-spécialistes. Issues de tout type d'acquisition (laser et photogrammétrie aéroportés ou terrestres...), les données resituées numériquement sous la forme de nuages de points ou de maillages 3D permettent de naviguer de l'objet (par exemple un puits, un vase, un mur...) à l'ensemble d'un édifice et jusqu'au paysage qui l'entoure. Aspectus lie les différentes données 3D organisées sous forme d'« espaces ». Chaque « espace » est un objet d'étude créé en fonction des besoins : un quartier contenant plusieurs sites archéologiques, un site spécifique, un objet ou un lot d'objets... Ainsi, les acteurs d'un projet archéologique ou patrimonial pourront alimenter, visualiser, manipuler leurs données propres et échanger autour d'elles, via la plate-forme web Aspectus.
L'accueil très favorable réservé à Aspectus au salon Innovatives a encouragé ses jeunes promoteurs à poursuivre dans cette voie. A présent, D. Vurpillot, Q. Verriez, M. Thivet, recherchent des financements pour finaliser le développement, et ainsi murir le modèle économique qui assurera la viabilité du projet.

(1) L'InSHS (Institut national des sciences humaines et sociales).
(2) Début 2016 aux États-Unis, il a notamment participé à une campagne de numérisation 3D sur un lot de céramiques romaines provenant des réserves des musées du Capitole de Rome, dans le cadre du projet « Hidden Treasure of Rome », mené avec le soutien de la MSHE Ledoux.
(3) Quentin Verriez est chercheur associé au laboratoire Chrono-environnement. Matthieu Thivet est ingénieur de recherche au laboratoire Chrono-environnement et responsable ingénierie de la plate-forme technologique de la MSHE Ledoux avec Ernest Chiarello.