Le projet PreP s’intéresse aux limitations attentionnelles sous-tendant l’interférence en double tâche et à leurs évolutions de l’enfance aux âges avancés. PreP vise à mieux comprendre et « combattre » la principale source d’interférence en double tâche : le goulet d’étranglement qui empêche les opérations centrales – telles la sélection de l’action appropriée au stimulus actuel – d’avoir lieu sur plus d’une tâche à la fois (Pashler, 1994).

Les ambitions du programme :

#1 « dual-tasking » est de tester la nouvelle hypothèse que le goulet d’étranglement central provient principalement d’un manque de préparation.

#2 « lifespan » est de déterminer dans quelle mesure et pourquoi un manque de préparation explique les interférences en double tâche accrues chez les enfants et les adultes âgés.

Notre approche méthodologique va reposer sur les indicateurs comportementaux que nous (Maquestiaux, Lyphout-Spitz, Ruthruff, & Arexis, 2020 ; Maquestiaux & Ruthruff, 2021) avons développés pour sonder l’automaticité en double tâche (i.e., élimination du goulet d’étranglement), ainsi que sur la modélisation cognitive de la performance en double tâche. Nous utiliserons aussi une nouvelle méthode électrophysiologique que nous développons pour suivre « directement » le décours temporel de la préparation.

L’hypothèse centrale de PreP, inspirée d’avancées récentes dans notre laboratoire, est que l’interférence en double tâche tient avant tout à un manque de préparation. Le corollaire est qu’en boostant la préparation, l’automaticité en double tâche devrait émerger, même chez des enfants et chez des adultes âgés. Le projet PreP devrait nous permettre de formuler un nouveau modèle cognitif de l’automaticité en double tâche, d’évaluer sa portée au cours de la vie entière, ainsi que d’identifier de nouveaux moyens de lutte contre les difficultés rencontrées à différents âges dans des situations écologiques de multitâche.

Dans le cadre de cette action, plusieurs thèses sont en préparation : celle de Lucas Rotolo, intitulée « Vieillissement cérébral et automaticité : développement de la théorie ORCA », celle de Steeven Chaloyard, intitulée « Déploiement de l'attention entre traitements cognitifs concurrents : effets de la préparation et préférences individuelles » et celle de Morgan Lyphout-Spitz.

- Laboratoire de psychologie, UFC
- Université du Nouveau-Mexique, USA
- Centre de recherche sur les fonctionnements et dysfonctionnements psychologiques (CRFDP), université de Rouen Normandie