The memory of places: thinking about future issues of toxic heritage through archaeological concepts

Séminaire
2021_12_09_TMS_memory_places
Date: 9 décembre 2021 10:00 - 13:00

Comment garder en mémoire un héritage sur des centaines voire des milliers d’années ? Quand la trace écrite n’existe pas ou n’est plus compréhensible, comment les traces matérielles peuvent-elles contribuer à transmettre la mémoire des lieux produits par les sociétés passées ? Retournant la question du passé vers le futur, cette séance de séminaire-discussion est consacrée à une question de société actuelle qui est celle de l’héritage toxique, notamment les déchets nucléaires, que nous laisserons aux générations futures.   2021 12 09 TMS memory places affiche
   
La question ici n’est pas de discuter du bien-fondé ou non de la production de l'énergie nucléaire et des méthodes de traitement des déchets qu'elle génère, mais de constater que cet héritage s'impose à nous et de réfléchir à la manière dont les « solutions » mises en place garderont une trace suffisamment intelligible pour les sociétés du futur. En d’autres termes, il s’agit de s’interroger sur la manière dont la mémoire des lieux de stockage peut se transmettre aux générations futures à des échelles de temps courte, moyenne et longue voire très longue (100 000 ans !), en s’appuyant notamment sur les traces matérielles, les vestiges, laissées sur les lieux ou associées à ces lieux. Du point de vue de l’archéologue, cela questionne la manière dont on interroge les traces matérielles laissées par les sociétés du passé et qui marquent encore certains lieux sans que l’on sache toujours bien déchiffrer la logique qui a conduit les sociétés du passé à marquer ces lieux d’une part et la manière dont ces marques s’insèrent dans un système social, économique, politique et territorial plus large.  
Cette réflexion sur la mémoire matérielle associée aux questions de traitement des déchets nucléaires a été initiée à la fin des années 80 mais elle a été menée plus récemment à l’échelle internationale dans le cadre d’un programme appelé Preservation of Records, Knowledge and Memory (RK&M). Par ailleurs, la réflexion archéologique sur la mémoire matérielle des lieux et des paysages est développée depuis plusieurs décennies, en particulier dans le cadre des travaux de Landscape Archaeologie / Archéologie du paysage ou Archéogéographie. Pour mener cette réflexion collective, archéologues et socio-anthropologues des universités de Bourgogne-Franche-Comté discuteront deux textes lus au préalable par les participants au séminaire. L’idée est de croiser les éléments de réflexion théorique et les concepts développés dans deux cas d’étude : l’un développé dans le cadre de la réflexion RK&M, l’autre dans le cadre d’une réflexion archéologique sur des monuments rupestres anatoliens. Ces deux cas d’études sont volontairement « exotiques » puisqu’il s’agit de se mettre un peu à distance des schémas que l’on a l’habitude de traiter dans nos propres études afin de les questionner plus librement.

Le séminaire, organisé par Laure Nuninger et Laetitia Ogorzelec, s'inscrit dans l’action « TMS - Transmettre la mémoire des sites de stockage de déchets radioactifs » du pôle 2 « Interactions Homme – Environnement » de la MSHE. Il s’intègre dans une dynamique plus large de réflexion théorique sur les territoires dans la longue durée et vise à renforcer les discussions interdisciplinaires entre chercheurs au sein de la MSHE et des laboratoires fédérés dans une série de séminaires interdisciplinaires interrogeant l’idée de concepts transversaux. 
  © MSHE (photo : © MSHE C.N. Ledoux, L. Ogorzelec-Guinchard, L. Nuninger)
     
 Séminaire ouvert, sur réservation    
     

 

Lieu
Salle 6 de la MSHE
Contact
Contact