Lancement de l’Observatoire de la transition socio-écologique

actu20171004 OTSE ORTEP journéebiodiversiteL’Observatoire de la transition socio-écologique (OTSE) a été officiellement lancé lors de la journée « Biodiversité et transition socio-écologique » le 21 septembre 2017 à la MSHE Ledoux. Co-organisée par le GRAINE Bourgogne Franche-Comté, le Réseau Transition, l’association Sigogne et la MSHE (1), la journée a réuni une soixantaine de personnes, chercheurs, étudiants, acteurs associatifs, représentants des collectivités, responsables de l’aménagement du territoire… Tous mus par la volonté de réfléchir et d’agir ensemble.

L’Observatoire de la transition socio-écologique s’inscrit dans l’action de recherche « Observer, analyser et accompagner la revitalisation territoriale » (ORTEP revitalisation) portée par la MSHE et financée par le conseil régional Bourgogne Franche-Comté pour une durée de trois ans.
Le projet OTSE a son origine dans une enquête menée en 2015 en Franche-Comté par l’équipe Intelligence Territoriale (INTI) de la MSHE dans le cadre de l’ODIT (Observatoire des dynamiques industrielles et territoriales). Cette première enquête portant sur les capacités de résilience du territoire et des citoyens francs-comtois a montré une sensibilisation de la population aux enjeux socio-écologiques et des comportements, notamment de consommation, en forte évolution. En effet, une typologie des résidents a identifié des groupes certes encore éloignés de ces préoccupations, mais a aussi souligné une part non négligeable d’habitants éco-responsables ou en passe de le devenir (2).

Prenant appui sur le travail déjà réalisé et ses résultats importants, le projet OTSE vise à reconduire une enquête à l’échelle de la Bourgogne Franche-Comté dans un premier temps et à constituer un observatoire. L’objectif est d’apporter une vision claire et renouvelée des potentialités des populations relativement à la transition socio-écologique. Le terme « observatoire » implique, au-delà de la réalisation d’une enquête, la mise en place d’un dispositif pérenne, permettant d’identifier les enjeux, de diffuser les informations nécessaires à l'action et d’évaluer les politiques mises en œuvre. Il s’agit également de construire des indicateurs pertinents pour comprendre la transition socio-écologique des territoires et des populations.

Le programme de travail que se fixe Cyril Masselot, chercheur en sciences de l’information et de la communication et porteur du projet, peut être résumé en trois phases.
Une première phase sera la réalisation d’une enquête renouvelée à l’échelle de la Bourgogne Franche-Comté, avec l’ensemble des acteurs locaux intéressés par les questions de transition socio-écologique. La deuxième phase consistera à produire un petit nombre d’indicateurs des fragilités et des atouts du territoire. Une première base de données comprenant plus de 800 indicateurs a déjà été constituée. L’élaboration de portrait de territoires tests doit permettre de retravailler les indicateurs et leur pertinence pour mesurer la dynamique de transition. La troisième phase concernera l’ouverture à l’international, avec pour ambition de monter ce même type d’observatoire ailleurs dans le monde, notamment en prenant appui sur le réseau international INTI.
En outre, au-delà des travaux d’observation et d’échanges, l’OTSE vise à accompagner les territoires afin qu’ils s’engagent dans une dynamique de transition, grâce notamment à la mise à disposition d’outils adaptés à leurs besoins et leurs moyens. Les partenaires impliqués dans le projet seront invités à co-élaborer une feuille de route partagée avec les différents acteurs territoriaux. Car la méthode se veut assurément participative et collaborative. Cyril Masselot souhaite en effet renforcer et élargir le réseau de partenaires déjà mobilisés dans la première enquête. La volonté est de rassembler autour de l’équipe caINTI des acteurs différents : chercheurs, étudiants, enseignants, techniciens et agents des collectivités, membres des associations, décideurs, financeurs… Cyril Masselot en est convaincu, la réussite du projet passe par la co-construction du questionnaire, de la collecte des données, des indicateurs, de l’analyse et de la valorisation des résultats et de la méthode elle-même. La Scop Acokima spécialisée dans l’ingénierie territoriale, interviendra en complément sur les aspects méthodologiques et statistiques, garantissant la qualité et la validité des données recueillies et traitées.

La journée « Biodiversité et transition socio-écologique » n’était donc qu’une première étape, au cours de laquelle le travail collectif a déjà commencé. En effet, les participants ont abordé les difficultés qui seront à surmonter, concernant par exemple la collecte des données ou le passage à l’action une fois les observations réalisées. Se faisant, ils ont aussi apporté ensemble dans les premières réponses permettant de dépasser ces difficultés. D’autres réunions sont à venir, organisées par groupe thématique, auxquelles de nouveaux partenaires pourront s’associer. Et un lien permanent entre tous sera maintenu via une plateforme collaborative en ligne.

(1) Le GRAINE Bourgogne Franche-Comté est un réseau d’éducation à l’environnement ; le Réseau Transition accompagne les acteurs de la transition socio-écologique et favorise les partenariats entre la recherche et le monde socio-économique ; l’association Sigogne est spécialisée dans la description de la biodiversité en Franche-Comté.
(2) Consulter tous les résultats ici