Fouilles archéologiques à Verdun-sur-le-Doubs

Fouilles archeologiques Verdun sur le Doubs fig 1Une campagne de fouille s’est déroulée à Verdun-sur-le-Doubs en Saône-et-Loire pendant cinq semaines, dans le cadre du projet de recherche « Confluence » dont la MSHE est partenaire.
Du 18 juillet au 18 août, une équipe d’une vingtaine de personnes a travaillé sous la direction d’Emmanuel Hamon (1) sur le site gaulois du Petit Chauvort, à la confluence de la Saône et du Doubs. L’équipe de terrain était principalement constituée d’étudiants en archéologie des universités de Franche-Comté et de Bourgogne, encadrés par plusieurs archéologues du laboratoire chrono-environnement et de la MSHE Ledoux.

Cette campagne 2023 marque la première année d’un projet triennal visant à reconnaître de manière extensive un quartier entier de l’agglomération gauloise de Verdun-sur-le-Doubs. Elle a permis d’investir une surface de 750 m² assez densément structurée. L’élément le plus marquant du secteur prend la forme d’un épandage de mobiliers linéaire qui traverse l’emprise fouillée de part et d’autre dans une orientation est-ouest. Il fait directement écho à un autre tronçon découvert en 1999, qui avait livré plusieurs éléments mobiliers remarquables, parmi lesquels notamment une pelle à feu entière ainsi qu’une entrave en fer.
L’épandage observé cette année est très dense, avec des ossements animaux (notamment os longs, mandibules et scapulae), des amphores et divers objets, accumulés au sein d’une légère dépression d’environ 4 m de large. On y rencontre notamment de nombreux éléments de parures : fibules en bronze et en fer, bracelets et perles en verre ou en lignite. De manière assez inhabituelle pour le site, plusieurs objets sont retrouvés entiers. On note aussi la présence de plusieurs restes humains représentés par des calottes crâniennes.
De part et d’autre de cet espace, les structures de l’occupation gauloise se rapprochent de celles fouillées sur les secteurs d’habitat, au nord de la départementale D970 en 2019-2021. On y trouve notamment des fosses comblées de détritus ainsi que des structures profondes, voire très profondes, interprétées pour la plupart comme des silos. L’une d’entre elles a livré, à près de 3.50 m sous le sol actuel, le premier dépôt humain découvert sur le site. L’individu, en position latero-ventral, présentait encore au poignet droit un bracelet en alliage cuivreux à tige fine.
L’angle sud-ouest du secteur est marqué par la présence de structures qui semblent être liées à la gestion de l’eau. La plus imposante, composée d’une rampe inclinée et d’une cuvette profonde de près de 2 m, pourrait être une marre ou un abreuvoir. Elle est abandonnée au cours de la période gallo-romaine.


Photos
A la une : Ortho-photogrammétrie du dépôt humain découvert au fond d’une structure profonde
En haut à gauche : Fouille en cours d’un niveau d’épandage livrant, en surface, un crâne de cheval
En haut à droite : Relevé topographique d’une coupe archéologique à l’aide d’un tachéomètre robotisé GeoMax de la MSHE
En bas à gauche : Prise de points GPS avec une des solutions GNSS Stonex S850A de la MSHE
En bas à droite : Assemblage des photogrammétries de fin de fouille des campagnes 2022- 2023 et plan des structures observées au cours de la fouille de Ph. Barral en 1999