Retour sur le séminaire «Revitalisation et mutations territoriales»

C’est sous la forme originale d’une lecture collective et pluridisciplinaire de quatre articles scientifiques que s’est organisé ce séminaire, dans la continuité d’une première édition sur le concept de « path-dependency » (dépendance au sentier) qui a eu lieu le 6 février 2018. Ces deux séminaires s’intègrent dans une dynamique plus large de réflexion théorique sur les territoires et visent à renforcer les discussions interdisciplinaires entre chercheurs sur les questions de mutations territoriales, au sein de la MSHE et des laboratoires fédérés. Le séminaire « Revitalisation et mutations territoriales » a rassemblé des participants (chargés de recherche, maître de conférences, professeurs et une doctorante) venant de disciplines variées (archéologie, économie, géographie, sociologie, philosophie, histoire). Tous avaient au préalable reçu les quatre articles (2) publiés par des auteurs extérieurs aux participants. Ces derniers s’étaient engagés à les lire avant le séminaire, afin de rendre fructueux les échanges.
Les lauréats de l’appel à projets «Transmission, travail, pouvoirs» 2019

Besançon et ses espaces forestiers: la MSHE contribue à la vie locale

Rencontre.
Catherine Fruchart, vous avez participé à la démarche « Besançon naturellement forestière » au nom de la MSHE. Comment expliquer la présence de la MSHE dans cette démarche citoyenne ?
Pour le projet BNF, la Ville de Besançon a voulu solliciter chaque acteur du milieu forestier, en tenant compte de la dimension multifonctionnelle de la forêt. L’objectif était de faire émerger des actions novatrices en lien avec le changement climatique et l’évolution de la gestion forestière. Pour la MSHE, participer à cette démarche s’imposait ! Cela s’inscrit dans la continuité d’actions de recherche menées au cours des dix dernières années, avec plusieurs programmes financés par la Ville de Besançon, la région Franche-Comté, l’État et l’Europe (1).Dans le cadre de ces programmes, nous avions déjà mis en place des collaborations avec la Ville et l’Office National des Forêts (ONF). Participer à BNF c’était aussi l’occasion de contribuer à la vie locale et de partager les connaissances et résultats acquis sur les forêts bisontines avec un public non initié à la recherche scientifique, en s’appuyant sur différents champs disciplinaires : archéologie, histoire, géographie et sciences de l’environnement.
Albane Rossi, nouvelle docteure à la MSHE

Dans sa thèse, Albane Rossi a analysé l’organisation des terres du XVIe au XIXe siècle sur un territoire donné, comprenant notamment une seigneurie importante. Ce territoire correspond en grande partie à l’actuelle commune de Blandy-les-Tours, située en Seine-et-Marne dans le plateau agricole de la Brie, à une quinzaine de kilomètres de Melun et une cinquantaine de kilomètres de Paris. Comment durant trois siècles a-t-il évolué ? Comment se sont modifiés les limites et les caractéristiques de la seigneurie, le paysage et l’habitat ? Comment s’est transformée la distribution spatiale de la propriété foncière ? Telles sont quelques-unes des questions que s’est posées Albane Rossi. L’analyse approfondie d’un territoire – la chercheuse parle de micro-analyse – sur la très longue durée jette un regard nouveau sur l’histoire : elle confirme certaines études, mais également bat en brèche d’autres recherches réalisées à une échelle plus grande ou sur une durée plus courte. Par exemple, elle montre que le cens en argent – cette charge payée par le paysan au seigneur – réputé immuable par nombre d’historiens, a en réalité été simplifié entre le XVIe et le XVIIIe siècle. En effet, les taux de prélèvements des parcelles agricoles variaient fortement au début du XVIe siècle, y compris pour des parcelles de même nature et de même superficie. Les critères à l’origine des taux étaient impossibles à identifier. Au milieu du XVIIIe siècle, le système a changé, il s’est rationalisé et simplifié sans qu’il y ait pour autant un remodelage de l’ensemble des parcelles.
Amandine Picard, nouvelle docteure à la MSHE

Dans sa thèse, Amandine Picard s’est intéressée à l’ensemble des règles qui encadrent l’activité médicale. Plus particulièrement, elle a analysé les influences qu’exercent les acteurs du système de santé sur les sources de ces règles mais aussi, plus directement, sur l’exercice de la médecine. La jeune chercheuse a ainsi travaillé sur les conflits d’intérêts auxquels peuvent être exposés les médecins à l’égard de l’industrie pharmaceutique notamment. Les scandales très médiatisés du sang contaminé ou plus récemment du Médiator rappellent que les relations nouées peuvent parfois être contraires à l’intérêt du patient. Le droit encadre les conflits d’intérêts dans le milieu médical à travers l’Ordre des médecins. Celui-ci est chargé de prévenir les conflits, via une déclaration d’intérêts rédigée par le médecin, et de les sanctionner s’ils surviennent néanmoins.Cependant, Amandine Picard remarque que les sanctions sont peu appliquées : « en dépouillant les décisions prises par l’Ordre des médecins sur une dizaine d’années, je me suis rendue compte qu’il y a peu de sanctions des conflits d’intérêts, et quand elles existent, il ne s’agit très souvent que d’un blâme ou éventuellement une amende ».
Les lauréats de l’appel à projets MSHE 2019

- favorisant le lancement de nouveaux projets de recherche interdisciplinaire,
- permettant de renforcer des projets en cours, rattachés à l’un des pôles de la MSHE.
Dix-huit dossiers de candidature ont été déposés et expertisés par les membres du bureau de la MSHE. Douze d’entre eux ont été retenus, portés par des chercheurs de divers laboratoires (Centre Lucien Febvre, CRJFC, ELLIADD, ISTA, LaSA, Chrono-environnement, Logiques de l’agir, Laboratoire de psychologie). Les projets, qui démarrent dès janvier 2019, sont dotés de crédits allant de 1 600 à 2 000 € selon les demandes.
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Retour sur le séminaire «Mémoire et mémorisation au croisement de la psychologie et des sciences du langage»

Laure-Hélène Cannette interroge dans son travail de thèse les effets de la musique sur le langage : elle cherche à mesurer l’influence de caractéristiques musicales, tel le rythme, d’une part sur la performance à des tests de jugement de grammaticalité (la phrase lue est-elle correctement construite ?) et d’autre part sur l’activation de concepts gardés en mémoire.
Parution: La formation d'une opinion démocratique

Pierre MERLIN
n°34 - Les cahiers de la MSHE
« Vive les rouges, à bas les blancs ! Vive Ledru-Rollin ! Bonaparte à la guillotine ! À bas les chouans ! ». Ces cris poussés en octobre 1850 par les vendangeurs du pays dolois sont l’une des nombreuses traces que Pierre Merlin a recueillies dans des archives jusqu’ici peu exploitées pour écrire l’histoire vivante de l’apprentissage de la démocratie dans le Jura entre 1848 et la fin du XIXe siècle. Des luttes politiques intenses autour de 1848 jusqu’à l’installation de la République et au-delà, l’ouvrage décrit la formation d’une opinion démocratique que viennent éclairer des trajectoires de républicains et socialistes emblématiques comme Louis-Étienne Jousserandot et Jean-Paul Mazaroz.
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Nouvelles actions de recherche à la MSHE

L’action « Fonctions et usages du masque scénique dans les arts du spectacle au XXIe siècle » portée par Guy Freixe dans le pôle 3 « Normes, pratiques et savoirs »
Le masque a été le vecteur de renouvellements esthétiques importants dans les arts du spectacle au XXe siècle, puis sa force utopique est retombée en même temps que s’effondraient dans nos sociétés les idéologies messianiques. Il semble que nous assistions aujourd’hui à des résurgences de sa présence en scène venant questionner l’homme et nos sociétés. De nouvelles pratiques apparaissent, où le masque rencontre la marionnette, le théâtre d’objet, les nouvelles technologies, dans une fascination trouble devant une identité incertaine et énigmatique. Le masque scénique se renouvelle également au contact de formes carnavalesques hybridées ou se réinvente en puisant dans les pratiques rituelles pour réactiver de nouvelles formes théâtrales.
Appel à projets «Transmission, travail, pouvoirs» 2019

Les objectifs de l’AAP sont d’une part de favoriser l’émergence de nouveaux projets pour alimenter cet axe TTP et d’autre part de préparer les équipes à de futurs appels à projets de plus grande envergure. D’un montant global de 24 000 euros, l’AAP 2019 permettra de doter les projets retenus de crédits « starter » (2 000 euros maximum) ou de crédits « développement » (4 000 euros maximum) pour des projets plus ambitieux.
Les chercheurs ont jusqu’au 11 janvier 2019 pour déposer leurs projets, qui devront mettre en œuvre des collaborations inter-équipes et inter-sites. Les propositions feront l’objet d’une expertise externe par des personnalités des Comités scientifiques des deux MSH et d’une évaluation par le Comité d’orientations de la Fédération.
Descriptif de l’AAP
Grille d’expertise
Formulaire
Date limite : 11 janvier 2019 à 12h
Appel à projets MSHE 2019 «Soutien à la recherche en SHS en Franche-Comté»

- favorisant le lancement de nouveaux projets de recherche interdisciplinaire,
- permettant de renforcer des projets en cours, rattachés à l’un des pôles de la MSHE.
Sont particulièrement attendus des projets de journées d’étude visant à formaliser une nouvelle action de recherche, à approfondir la réflexion sur une thématique émergente, à mettre au point un protocole méthodologique ou encore à renforcer un réseau de collaboration scientifique autour d’une question scientifique.
Les crédits alloués aux projets retenus seront de 2 000 euros maximum.
Les crédits alloués aux projets retenus seront de 2 000 euros maximum.
Retour sur la journée d’étude «Le pouvoir des mots»

La journée d’étude a rassemblé des chercheurs européens en économie, linguistique, science politique et sociologie autour des questions posées par les politiques de communication des banques centrales. Les interventions ont souligné la multidimensionnalité des discours des banquiers centraux qui sont diffusés dans une mise en scène institutionnalisée pour influencer les variables macroéconomiques et financières, mais aussi les représentations sociales et politiques des citoyens.
Delphine Vennat, nouvelle docteure à la MSHE

Le travail de Delphine Vennat a porté sur les conséquences pour les mères de l’absence d’un soutien familial après la naissance de leur enfant, notamment les conséquences psychiques et interrelationnelles avec le père et le bébé. En effet, au cours des cinquante dernières années, les transformations sociétales ont profondément touché le « devenir mère ». Les progrès de la médecine par exemple ont permis d’améliorer la sécurité physique des mères et des nourrissons, mais ont aussi impacté les rites et les pratiques traditionnels qui entouraient autrefois les naissances. La présence aidante et bienveillante de la famille élargie – souvent les mères, grands-mères ou tantes – s’est de fait estompée. Cela conduit à un phénomène nouveau, à savoir une certaine solitude dans le « devenir parent ».
Mahé Arexis, nouvelle docteur à la MSHE

La « capture attentionnelle » désigne le fait que, lors de l’exécution d’une tâche, notre attention est involontairement attirée par des stimuli visuels ou auditifs. Au volant d’une voiture par exemple, le conducteur peut être distrait par une publicité sur le bord de la route. Les travaux menés en psychologie cognitive ont cependant souligné que l’origine de cette capture de l’attention est vraisemblablement en lien avec la tâche en cours. Ainsi, une publicité en rouge et vert rappellera les couleurs des feux tricolores et sera plus susceptible d’attirer l’attention du conducteur. Les chercheurs parlent alors de « capture attentionnelle contingente ». Jusqu’alors, les expériences qui ont mis en évidence ce phénomène étaient relativement simples visuellement : en laboratoire, le participant est invité à repérer des lettres ou des formes géométriques dans un ensemble affiché sur le fond uni d’un écran d’ordinateur, et apparaissent des stimuli « distracteurs », par exemple de couleur ou de forme différentes. La capture attentionnelle est mesurée par le temps d’exécution de la tâche, celui-ci étant plus long lorsque le distracteur capture l’attention. Mais qu’en est-il dans la vie quotidienne, dans les situations réelles nécessairement plus complexes ?
Retour sur la Fête de la science 2018

Nous jouons avec le feu et la biodiversité depuis la Préhistoire

Ces questions sont au centre du travail mené à la MSHE Ledoux par Simon Connor et Boris Vannière. Boris Vannière est directeur de recherche CNRS au laboratoire Chrono-environnement et coordinateur du pôle 2 « Interactions homme – environnement » de la MSHE. Il a invité Simon Connor, de l’université de Melbourne en Australie, pour un séjour scientifique d’un an, financé par la région Bourgogne-Franche-Comté. Simon Connor, chercheur en géographie et en sciences de la vie, est spécialiste des interactions entre l’homme et la végétation. Son séjour, qui a débuté en janvier 2018, s’est effectué dans le cadre du « Groupe de recherche international sur la construction des paysages en Europe et le rôle des activités humaines », piloté par Boris Vannière au sein du pôle 2.
Nouveaux matériels à la PFT

Ces matériels sont empruntables par toute la communauté scientifique Bourgogne-Franche-Comté : étudiants en master, doctorants, post-doctorants, ingénieurs, chercheurs et enseignants-chercheurs.
Maxime Kaci accueilli en délégation CNRS à la MSHE

La PFT, services, matériels et compétences au service des SHS

La PFT rassemble donc des équipements spécialisés et des compétences méthodologiques et technologiques des personnels de la MSHE et des chercheurs associés. Les matériels, logiciels et bases de données sont dédiés aux protocoles d’acquisition, de traitement et de restitution des données de recherche. Certains sont à utiliser sur place, de gros scanners par exemple, d’autres peuvent être empruntés et utilisés en laboratoire ou sur les terrains d’étude. Les personnels de la PFT accompagnent l’utilisation des matériels et logiciels, notamment avec des formations spécialisées.
Deux nouveaux scanners pour la PFT

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