
L’après-midi, Odile Roynette, historienne, et Gilles Siouffi, chercheur en sciences du langage, ont présenté leur ouvrage La langue sous le feu. Mots, textes, discours de la Grande Guerre (2), qu’ils ont codirigé avec Agnès Steukardt. Cet ouvrage, tissant un dialogue interdisciplinaire fécond, interroge le laboratoire de mots, de textes et de discours qu'a constitué le conflit. Pour ce faire, les auteurs s’attachent à examiner les avant-postes idéologiques relatifs au conflit et les situations de contact créées pendant la guerre entre locuteurs parlant une langue différente. A partir d’études méthodiques de vastes ensembles de données, notamment explorées par la lexicométrie, sont ensuite examinées les pratiques de l’écrit en temps de guerre. Enfin, l’ouvrage interroge l’enregistrement des « mots » par les dictionnaires, tels qui ont été directement rapportés au conflit, en tant que néologismes.
Enfin, Yves Desfossés, archéologue au service régional de l’archéologie de Champagne-Ardenne, a présenté les apports de cette discipline à la connaissance du conflit. Née au cours des années 1990, l’archéologie de la Grande Guerre apporte des informations novatrices, qui viennent compléter les sources historiques. Les fouilles archéologiques menées sur les champs de batailles français et allemands permettent notamment de mettre au jour des vestiges de la vie quotidienne des soldats. Traces de cinéma, d’un mess des officiers etc. sont autant de témoignages des conditions de vie des soldats, un peu en retrait des tranchées.
(1) École doctorale Sociétés, espace, pratiques, temps
(2) L’ouvrage vient de paraître aux éditions Presse universitaire de Rennes (PUR).